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Actualités

2015-11-06

Inventaires biologiques dans les mares créés par le LIFE Elia

Un des objectifs du projet LIFE consiste à créer 100 nouvelles mares de petite taille (100-150 m²). Isolées ou en réseau (voir carte) ces habitats importants pour la faune et la flore et rares en milieu forestier joueront un rôle majeur pour la connectivité écologique en agissant comme des tremplins (« pas japonais ») pour de multiples espèces.

Déjà 70 mares en Belgique : l'heure des inventaires

La 70ème mare du projet LIFE Elia sera creusée sous peu ! Mais les premières mares créées ont déjà deux ans. Leur colonisation par la végétation et autres animaux aquatiques (notamment amphibiens et libellules) devrait donc être en bonne voie.

Mare à Aye

Afin de s'en assurer, nous avons menés des d'inventaires ciblant ces deux groupes sur une série de mares réparties dans différentes régions en Région Wallonne, à savoir Doische, Beauraing, Marche-en-Famenne, Nassogne et Tenneville.

Inventaire des amphibiens : mode opératoire et résultats

La détection des amphibiens et des tritons en particulier se fait à l'aide de nasses posées durant une nuit dans chaque mare. L'identification et le comptage est réalisé au moment de la reprise les nasses..

Installation d'une nasse

Trois de nos quatre tritons indigènes ont été découverts dans les mares mais alors que les Tritons alpestre et palmé ont été observés sur les 4 sites (parfois plusieurs dizaines d'individus), le Triton ponctué n'a quant à lui été rencontré qu'à Marche-en-Famenne.

Tritons alpestres et palmés

Les Grenouilles rousses et vertes ainsi que le Crapaud commun complètent la liste des amphibiens rencontrés en 2015. Ces espèces sont surtout observées en pleine eau ou sur les bords mais n'entrent qu'accidentellement dans les nasses.

Inventaire des Odonates : les espèces rencontrées

Les Odonates (libellules) commencent elles aussi à coloniser les points d'eau crées. Les espèces qui fréquentent habituellement les « nouvelles » mares sont souvent assez communes et peu exigeantes. Les inventaires réalisés en 2015 sur les 5 sites cités plus haut ont permis de rencontrer 17 espèces. Pour ces insectes très mobiles, il n'y a pas de méthode standardisée, 2 à 3 visites sont organisées durant le printemps -été, au cours desquelles toutes les espèces identifiables sont notées. Les demoiselles sont généralement identifiées après capture au filet alors que les grandes libellules sont presque toutes reconnaissables à vue. Le top 3 des espèces les plus fréquemment rencontrées est constitué de Libellula depressa, Coenagrion puella et Ischnura elegans.

Les espèces les plus remarquables des inventaires sont Cordulia aenea, Orthetrum brunneum (les 2 rencontrées à Doische), Sympetrum danae et Leucorrhinia dubia. Cette dernière espèce est particulièrement inféodée aux zones tourbeuses et a été rencontrée au niveau des mares creusées entre Nassogne et Tenneville (on en profite pour remercier l'aide bénévole de Renée Cimino pour les inventaires sur ce site).

Leucorrhinia dubia

La ligne à haute tension passant à cet endroit traverse différentes tourbières et bas-marais restaurés dans le cadre du LIFE Tourbières du plateau de Saint-Hubert (2003-2007) et pourrait donc, grâce aux mares creusées, contribuer à la dispersion de cette espèce très localisée en Wallonie (voir carte).

Répartition de Leucorrhinia dubia en Wallonie (source DEMNA : Observatoire Faune-Flore et Habitat).

Nul doute que la colonisation future des mares par les végétaux conduira à la découverte de nouvelles espèces avec, nous l'espérons, encore de belles surprises à la clé !