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Actualités

2012-04-19

Première restauration de lisière

Située dans une zone d'importance majeure pour la biodiversité, la Calestienne, la ligne Haute Tension partant du poste de Couvin présente une configuration intéressante, permettant la mise en place de pelouses, de zones ouvertes et d'interactions avec les milieux forestiers par la réhabilitation de lisières au travers des différents travaux de mise en sécurité.

En mars, un corridor devait être élargi d'urgence pour répondre aux exigences de la mise en sécurité du réseau, abattage et broyage était prévu sur environ 300 m de longueur et sur une largeur de 10 m. Lors de la visite de fixation des limites, un constat chiffré montrait que sur environ 200 arbres à abattre et broyer, seuls 15 présentaient un risque immédiat pour la ligne, parmi les autres, 62 pouvaient à terme devenir dangereux, les derniers n'étant que bourrage de prunelliers, noisetiers, aubépines, ... définitivement inoffensifs pour la sécurité de la ligne Mais surtout, la zone présentait un très grand potentiel floristique. Décision a dès lors été prise de faire un travail chirurgical, d'annelages (opération consistant à inciser l'écorce d'un arbre sur toute sa circonférence et sur une vingtaine de centimètre de hauteur pour tuer l'arbre, ou l'affaiblir sans avoir à le couper) et d'abattages ciblés. Dernière obligation, les travaux devaient être terminés pour le 31 mars. Le chantier décrit ci-dessous s'est réalisé le 30 mars, inhérent à l'obligation pour l'équipe LIFE de suivre une formation sécurité ELIA le 28 mars et d'obtenir une certification obligatoire pour tout type de travaux en périphérie des lignes HT. La première phase du chantier a été la réalisation de l'annelage de tous les arbres susceptibles de devenir dangereux à maturité, 90 arbres ont été annelé (34 frênes, 29 chênes, 21 épicéas, 3 bouleaux, 2 charmes et 1 hêtre). Cette phase parfaitement silencieuse peut être réalisée toute l'année, mais sur des arbres présentant des écorces fines, généralement d'environ 10 à 15 cm de diamètre. Ces arbres morts sur pied abriteront dans le futur toute une faune rare et intéressante, entre autre des coléoptères.

La deuxième étape a consisté à travailler sur les individus considérés comme dangereux pour la ligne (vu leur hauteur et la distance à la ligne). Ces arbres étaient systématiquement câblés et abattus parallèlement à la lisière, ou vers l'intérieur de la zone forestière, afin de garder la zone ouverte non envahies par les branches des houppiers. 15 arbres ont ainsi été câblés et orientés au tirefort©. Il est intéressant de noter que les arbres abattus et dangereux pour la ligne présentaient des âges situés entre 45 et 55 ans, cette information permettra d'envisager une future gestion sur le long terme.

Les 25 derniers arbres non dangereux mais pouvant présenter un problème dans les années à venir ont fait l'objet d'un abattage classique.

L'ensemble des bois abattus ont été laissés sur le terrain, créant bois mort à profusion, mais il est parfaitement envisageable de trouver preneur pour ce bois de chauffage. Pour les gestions futures, il faudra déterminer une hauteur maximale des arbres, hauteur à partir de laquelle ceux-ci pourraient être mis en parts de bois de chauffage et proposés à la vente.

La non-ouverture totale par broyage du massif et la revalorisation de la lisère a mis en évidence la présence d'espèces intéressantes, préservées et pour lesquelles la gestion proposée sera salutaire, citons le Bois joli, la Viorne lantane, la Primula veris, le Nerprun, ... Une gestion classique par girobroyage aurait bien évidemment réduit à rien cette biodiversité riche. Les suivis de printemps et d'été nous réserveront, j'en suis persuadé, de très belles surprises permises par cette gestion d'un jour pour 300 m de lisière. Gageons que les années futures nous prouveront que ce type d'action doit être généralisé sur l'ensemble des sites.